Patrimoine immatériel
Jjir el beldi idpcm:8AD88
Connaissances et savoir-faire liés à la fabrication et l'usage de la chaux traditionnelle à Marrakech
Communauté concernée : Chaufourniers, mâallems, artisans de la construction traditionnelle, artisans du tadellakt, restaurateurs du patrimoine bâti, habitants de la médina, les artisans tanneurs, commerçants, ingénieurs, architectes, chercheurs, formateurs, étudiants,…
La chaux (Jir) est un liant artisanal local, issu de la calcination (cuisson à très haute température) de roches calcaires spécifiques dans des fours bâtis en pierres suivant des techniques ancestrales et utilisant du combustible végétal. La technique consiste en la construction, en pierres calcaires sèches (sans mortier), d’une coupole haute de quelques mètres, pesant quelques dizaines de tonnes, semi-enterrée dans un four à ciel ouvert servant à la cuisson de la chaux. C’est un liant écologique, durable et sain, utilisé depuis des millénaires par nos ancêtres. Ila été utilisé dans plusieurs domaines tels que la construction, la restauration du patrimoine bâti, les revêtements (zellige, tadellakt…),le badigeonnage des murs et des troncs d’arbres, l’assainissement des eaux, la tannerie (industrie du cuir) . Avec le plâtre, elle constituait jadis, le principal liant. La chaux a vu son déclin avec l’apparition du ciment.
- Caractéristiques de l'élément
- Personnes et institutions associées
- État de l'élément : viabilité
- État de conservation
- Protection / Statut juridique
Caractéristiques de l'élément
A Marrakech, l’utilisation de la chaux remonte, très probablement, à sa fondation par les Almoravides, à la fin du XIème siècle. Néanmoins, son utilisation en dehors du Maroc, est attestée bien avant cette époque.
Personnes et institutions associées
Les savoirs et savoir-faire liés à la chaux se transmettent de père en fils par un système d’apprentissage des jeunes en âge de travailler. Le maitre-artisan chaufournier (mâallem) prend sous sa tutelle un ou plusieurs apprentis (matâallem) leur transmettant les bases du métier de chaufournier. Au bout de plusieurs années (05ans) d’apprentissage, les jeunes apprentis sont en mesure de devenir autonomes.
État de l'élément : viabilité
- Faible connaissance de la chaux dans les milieux professionnels de la construction
- Absence d’une formation dans les établissements de formation professionnelle et de l’artisanat ;
- Peu ou pas de transmission dans les écoles et instituts d’architectures et ingénierie ainsi que des sciences des matériaux ;
- Très faible connaissance chez les maitres d’œuvres (architectes, ingénieurs, etc.) ;
- Faible intérêt de la part de la recherche scientifique et technique.
Mesures de sauvegarde et de protection à prendre :
- Inscription à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel du Maroc.
- Amélioration des conditions de travail et de sécuritédes ouvriers chaufourniers.
- Amélioration de la qualité par l’emballage et le stockage.
- Création de label et d’appellation d’origine contrôlée (AOC).
- Mesures fiscales pour encourager l’utilisation de la chaux en priorité dans les chantiers publics (ministères et administrations publiques)
- Normalisation (IMANOR)
- Répertoire et conservation des métiers et techniques associées.
- Edition de guides et fascicules de vulgarisation.
- Intégration du savoir-faire dans les instituts de formation professionnelle.
- Enseignement des connaissances et savoirs liés à la chaux dans les écoles d’architecture.
- Encouragement de la recherche scientifique et technique sur la chaux.